09 May Comment j’imprime mes images (1ère partie)
J’ai écrit cet article (et sa 2ème partie) il y a déjà quelque temps mais ne l’avais pas encore publié. Le voilà enfin. Tenez compte du fait que les prix mentionnés ont probablement changé entretemps, bien sûr.
Voilà déjà quelque temps que je voulais écrire un article à propos de mon expérience d’impression des mes images pour mes expositions. Comme j’avais promis récemment d’écrire davantage sur des tests de matériels ou de techniques, j’ai pensé qu’il serait intéressant de commencer par la partie de mon processus de travail qui est la plus visible pour le spectacteur final.
Cet article est une première partie où je décris mon expérience d’impression chez mon imprimeur favori. Une deuxième partie sera bientôt disponible, avec mon test d’une autre société d’impression.
Pour ma toute première exposition, il y a quelques années (Les Intrigantes), j’étais encore très optimiste (naïf ?) et pensais que je pourrais obtenir un bon résultat en imprimant mes images via l’un des nombreux fournisseurs grand public de tirages sur Internet disponibles aujourd’hui. J’étais convaincu que le prix serait bas et espérais que la qualité serait suffisante pour satisfaire mon besoin de la qualité la plus élevée possible.
J’aurais dû m’en douter; ce n’était pas le cas. Pour ce premier essai, il a finalement fallu que j’envoie mes photographies en parallèle à deux fournisseurs Internet pour obtenir un résultat approchant seulement un peu ce que j’attendais. Certains tirages étaient trop rouge, d’autres trop vert, et aucun ne s’approchait des couleurs que je voyais sur mon écran calibré. Une expérience finalement plutôt coûteuse et très loin de la qualité élevée que je recherchais. Je me suis donc tourné vers un imprimeur de meilleure qualité pour obtenir ce que je cherchais.
Pour préparer ma participation à la compétition d’art contemporain organisée par les chaînes télévisées belges RTBF et Canvas (voir mon article précédent à ce sujet), j’avais besoin des meilleurs tirages possibles.
Après mon amère expérience lors de ma première exposition, je recherchais un imprimeur qui :
- serait situé non loin de chez moi afin que je puisse rencontrer ceux qui effectueraient le travail et discuter mes besoins si nécessaire
- aurait déjà une expérience de l’impression pour des photographes professionnels – je voulais être sûr qu’ils respecteraient mon travail et prendraient soin d’obtenir le meilleur résultat possible
- serait capable d’imprimer sur divers papiers pour des tirages de haute qualité ou sur des supports tels que le Dibond – je voulais pouvoir utiliser le tirage sans nécessiter un (coûteux) encadrement supplémentaire
- utiliserait un système et une chaîne de production entièrement calibrés – mon écran étant calibré, je voulais être certain que ce que je voyais chez moi serait fidèlement reproduit sur mon tirage final
- aurait un bon rapport qualité/prix – jusqu’à présent je n’avais imprimé mes photographies que pour moi-même, pas pour des clients et je voulais limiter les coûts
- aurait un service rapide – j’imprime souvent en dernière minute…
- aurait de préférence un site web facile à utiliser pour télécharger mes images
- serait de préférence ouvert le samedi – beaucoup plus facile pour moi pour récupérer mes tirages sans devoir prendre congé pendant la semaine; sinon avec un service de livraison efficace
Je ne recherchais pas nécessairement un labo photo professionnel dans le sens traditionnel du terme. Avec les procédés entièrement digitaux d’aujourd’hui, il n’y a plus vraiment besoin d’un tirage particulier, en brûlant/retenant certaines zones, par exemple. Tout se fait à présent sur le pc. Donc même un “simple” imprimeur professionnel de bonne qualité serait suffisant, pour autant qu’il fournisse un tirage d’excellente qualité.
Ma première étape a été de demander le prix d’un même format de tirage à plusieurs labos professionnels à Bruxelles. J’ai même contacté un des nombreux labos parisiens pour comparer ses prix aux “locaux”. Finalement, ils étaient tous comparables, avec une variation d’à peu près 20 % entre le moins et le plus cher. J’ai été surpris de remarquer que la plupart d’entre eux étaient en fait moins chers que les imprimeurs grand-public sur Internet, tels que Foto.com ou Pixum pour le même type/format de tirage. Ceux-ci ne sont finalement intéressants que pour des tirages de petite taille (10×15 cm par exemple).
Comme mentionné plus haut, mon expérience avec les imprimeurs grand-public sur Internet n’était pas très bonne, ayant été forcé d’envoyer mes images à plusieurs d’entre eux en parallèle pour avoir une chance d’obtenir au moins un tirage avec des couleurs satisfaisantes. Ils semblent ne pas avoir de gestion des couleurs : même en sélectionnant l’option, disponible chez certains, de ne pas faire de modifications à mes images n’a rien changé au résultat. Les couleurs étaient presque toujours très éloignées de l’image originale, avec des jaunes tournant au vert ou des rouges devenant brun… Les prix des labos professionnels étant meilleur marché, je n’avais plus aucune excuse pour ne pas utiliser un labo de qualité 😉
Finalement, mon choix s’est porté sur Authentic pour mon premier essai d’impression professionnelle. Ils réalisent des tirages d’artistes et j’avais déjà vu qu’un photographe donc j’avais visité l’exposition (j’ai oublié son nom) les avait utilisés pour ses tirages. Leur site web est bien fait, vous permettant d’obtenir un prix instantanément (pour les tirages Direct to Plate) en fonction de vos choix de taille et de support. Ils utilisent un flux de production calibré et leur serveur de téléchargement reconnaît automatiquement le profil ICC attaché à vos images.
Après avoir téléchargé mes images, la commande en ligne est très facile, avec une aide interactive aux différentes étapes. En quelques minutes, mes trois fichiers (chacun environ 25 Mb) étaient chargés et prêts pour entrer en production. Vous pouvez choisir la taille, la résolution, le type de support et le système d’accrochage pour chaque image indépendamment. Vous pouvez aussi faire imprimer des étiquettes qui seront collées au dos des tirages (gratuitement). Vous pouvez également laisser un commentaire si vous avez des précisions à donner pour chaque image. Et vous avez la possibilité de demander un tirage d’essai, soit sur papier (envoyé par courrier), soit électroniquement (un jpg calibré, un écran calibré est nécessaire pour utiliser cette option de manière fiable). Il est même possible d’aller à l’atelier signer votre tirage avant le montage final (s’il s’agit du montage d’un tirage sur papier).
Ma commande était au départ pour trois tirages 60×90 cm sur papier Fuji montés sur du Dibond de 3 mm d’épaisseur. Comme j’avais demandé (dans les commentaires) d’obtenir un résultat “lumineux”, j’ai été contacté par Mr Van Rossem pour me proposer une modification de ma commande initiale pour obtenir le meilleur résultat. Le prix était environ 25 % plus élevé mais il m’a convaincu que cela donnerait un résultat plus proche de ce que je recherchais. Finalement, j’ai choisi un tirage sur papier Fujiflex avec une finition Diasec et monté sur Dibond de 3 mm d’épaisseur. A 201 EUR la pièce (taxes comprises), ce n’était certainement pas bon marché mais je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour la compétition à laquelle ces photographies étaient destinées.
Le lendemain de ma commande, je recevais un email avec le planning détaillé pour la production de mes tirages. A chaque étape du processus, je recevais un message détaillant les étapes suivantes et ce que je devais faire, comme approuver les frais d’emballage et de livraison, approuver le softproof que j’avais demandé, ou faire le paiement – une étape inévitable du processus :-). Le planning était très précis et très utile pour planifier ma visite à l’atelier lui-même pour récupérer mes tirages. Ceux-ci étaient finalement même prêts un peu plus tôt que prévu ! En tout, il a fallu moins de deux semaines pour que mes tirages soient prêts : commande un dimanche soir, planning de production reçu le lundi, discussion des détails de ma commande le mardi et les tirages étaient prêts une semaine plus tard, le jeudi après-midi. Un autre tirage que j’avais commandé au même moment mais avec une autre finition (tirage direct sur Dibond de 3 mm d’épaisseur) était prêt beaucoup plus rapidement, en seulement 4 jours (commande le dimanche soir, prêt le jeudi suivant).
J’ai eu le plaisir de rencontrer Mr Van Rossem, qui m’avait donné ses conseils sur le choix du type de tirage, à ma visite à l’atelier pour récupérer mes tirages. C’est lui qui m’a déballé le résultat final : mes tirages ! Et quels tirages ! Superbes ! J’ai été vraiment très impressionné par la qualité des tirages et la “clarté” de la finition Diasec. Non seulement, cela donne de la profondeur aux tirages mais ils donnaient l’impression de briller de l’intérieur. La luminosité que je recherchais était bien là. Pour la première fois, mes tirages étaient imprimés comme j’avais toujours voulu qu’ils soient. Je n’en ai pas de photographie disponible mais je peux vous promettre qu’ils étaient parfaits.
Et mon tirage direct sur Dibond ?
C’était un tirage 180×60 cm de la photographie ci-dessous, prise dans les Painted Hills d’Oregon, juste après un orage au début de l’automne. Cette image panoramique est la combinaison de 7 photographies verticales, avec une résolution de 9300×3100. Plus qu’assez pour un bon tirage 180×60 cm.
Je n’attendais pas trop d’un tirage direct sur Dibond, sachant que sa qualité n’est pas supposée être semblable à un tirage sur papier brillant par exemple : les tirages sur Dibond ont un fini mat ou plutôt satiné. Mais j’ai été agréablement surpris par le résultat. Comme pour mes tirages Diasec, les couleurs étaient fidèlement reproduites. Cela montre bien à quel point la calibration de l’écran et de toute la chaîne de production est importante.
Avec ce type d’impression, de subtils dégradés de couleurs ne peuvent probablement pas être attendus. Et, en effet, de petites tâches de couleurs en alternance peuvent être distinguées dans le ciel lorsqu’on le regarde de très près. Mais les détails sont pour le reste très bons.
Et finalement, c’est malgré tout un très bon tirage lorsqu’on le regarde à une distance normale.
La rigidité du Dibond le rend idéal pour des tirages qui n’ont pas besoin d’un encadrement. Et vous pouvez voir grand : les tirages sur Dibond sont disponibles chez Authentic jusqu’à 300 x 200 cm !
Depuis ce premier test, j’ai imprimé de nombreuses photographies sur Dibond chez Authentic, en particulier pour mes expositions pour lesquelles j’ai besoin d’imprimer 10 à 20 photographies tout en restant à des prix raisonnables !
A chaque fois, la qualité est excellente. Dans un cas seulement, deux de mes tirages sur Dibond étaient couverts de taches d’encre, probablement à cause du rush de fin d’année, juste avant Noël. Mais ils ont immédiatement remplacés les deux tirages par de nouvelles versions gratuitement, bien sûr.
Vous pouvez voir quelques autres exemples de tirages sur Dibond ci-dessous.
Un de mes essais qui n’a pas été très positif était un tirage noir et blanc sur Dibond. Je ne suis pas un spécialiste du noir et blanc et le résultat décevant (très fort contraste, presque aucun gris) pourrait être partiellement dû à mon inexpérience dans ce domaine. Mais j’ai entretemps imprimé des photographies en noir et blanc chez un autre imprimeur (j’en parlerai dans un autre article) avec de très bons résultats. Je pense donc que c’était simplement dû au fait que le procédé d’impression en direct sur Dibond peut sans problème donner de très bonnes couleurs mais n’est pas capable d’imprimer correctement les nombreuses variantes de teintes de gris nécessaires dans un tirage noir et blanc.
En résumé, Authentic est pour moi un excellent choix pour imprimer mes images. La seule chose qui me manque serait une ouverture le samedi, ce qui me permettrait de récupérer mes tirages sans avoir à prendre congé.
Je ne peux donner qu’un seul conseil si vous cherchez des tirages de haute qualité : essayez-les !
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